Au-delà de l’évident fossé qui sépare ces deux hommes, j’ai
été frappé de constater à quel point la réaction de Sarkozy, face à une
décision juridictionnelle, était strictement identique à celles que Berlusconi a
eues à chaque fois que la justice de son pays l’a condamné pour l’une des
multiples raisons pour lesquelles il a été poursuivi, une fois qu’il n’a plus
été en mesure de faire voter des lois d’auto-amnistie à intervalles réguliers.
Cette réaction, c’est : « haro sur les méchants juges qui font partie
d’une cabale visant à m’abattre et (à peine sous-entendu) à empêcher la
démocratie de fonctionner ! »
Il est quand même incroyable qu’ayant été pris la main dans
le sac par la Commission des comptes de campagne, et juridictionnellement
sanctionné par le Conseil constitutionnel (pas le tribunal d’instance du coin,
tout de même), le premier réflexe de Sarkozy (directement ou par sbires interposés)
ait été de s’en prendre à ses juges, au lieu de faire amende honorable pour la
faute qu’il avait évidemment commise !
Son excuse ? « Mais je n’ai dépassé que d’un tout
petit peu…! » Au-delà de l’appréciation subjective du « petit peu »
en question, les magistrats connaissent bien ces chauffards qui sont passés « un
petit peu au rouge » ou qui ont « juste un petit peu » grillé le
stop. Verra-t-on demain un meurtrier clamer qu’il a « à peine tué »
sa victime ? Absurde. La règle de droit existe, et la loi dit que si on ne
la respecte pas, on est sanctionné de telle et telle manière. La loi doit être appliquée,
et de la même manière pour tous, Sarkozy comme les autres. Et comme Berlusconi.
Que n’aurait-on entendu les ténors de la droite si Cahuzac avait osé chougner « Mais
ce n’était qu’un tout petit compte… Et puis, ce n’est même pas de l’argent de
la drogue… »
Au-delà de la puérilité du comportement, bien
caractéristique de celui qui, investi de la dignité de Président de la République,
n’avait pas su se retenir d’invectiver in quidam d’un minable « casse-toi,
pauv’ con ! », cet incident, qui ne grandit vraiment pas son
protagoniste, me conforte dans le sentiment que je n’ai pas envie d’avoir à
nouveau, dans l’avenir, un mal élevé comme Président. Si François Fillon se
présentait, là les choses seraient bien différentes…
Mise à jour du 11 juillet :
Ce matin sur France-Info, en voici un autre qui dénonce lui aussi "l'acharnement des juges" contre lui... en l'occurrence, l'inénarrable Nanar (Tapie). À mettre dans le même sac que Sarko, décidément.
Mise à jour du 11 juillet :
Ce matin sur France-Info, en voici un autre qui dénonce lui aussi "l'acharnement des juges" contre lui... en l'occurrence, l'inénarrable Nanar (Tapie). À mettre dans le même sac que Sarko, décidément.
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