Rayon autonomie, c’est à peu près correct, même si je
transporte en vérité 4 batteries (au lieu de 2 au maximum avec mon Nikon), et
même si passer de « tiens, je n’ai plus qu’une barre dans cette batterie… »
à « zut, la batterie est à plat ! » est parfois terriblement
rapide, et surtout très imprévisible. Avec un bâton, on pense avoir encore de
quoi faire au moins une bonne dizaine de photos, et parfois ça tombe en rideau
bien avant cela !
Rayon agrément d’utilisation, les réflexes, l’emplacement
des commandes, la façon même de photographier, sont assez différents. C’est un
nouvel outil à apprendre, et on râle parfois de ne pas disposer des commandes
figurant sur le D810, ou de ne pas pouvoir réaliser ce qui se fait si
simplement sur l’autre boîtier… Cela dit, l’un dans l’autre le Fuji X-Pro 2 est
agréable à utiliser, réactif et tombant bien en main (surtout avec le
repose-pouce Lensmate). Dommage que le correcteur d’exposition, si… exposé,
justement, aux manipulations involontaires, ne soit pas protégé par un verrou
comme le barillet des vitesses ; on le déplace trop facilement sans s’en
rendre compte.
Rayon qualité d’image… eh bien, quand on a le soleil plus ou
moins dans le dos, la qualité est irréprochable, aussi bonne ou quasiment qu’avec
mes optiques fixes Nikkor, Zeiss ou Voigtländer. Mais quand les conditions de
prises de vues deviennent moins simples, la dynamique du capteur n’est pas
tout-à-fait au rendez-vous : on crame plus facilement les hautes lumières
de manière irrécupérable, et il est bien malaisé de « récupérer » les
basses lumières sans créer un bruit numérique quand même un peu gênant. C’est vrai
à la sensibilité de base de 200 ISO (encore un point en retrait par rapport aux
64 ISO du D810), et ça l’est encore plus quand il faut monter dans les tours du
fait d’un éclairement plus limité.
Belle lumière de ¾ arrière: résultat impeccable (Fuji X-Pro 2, 23mm f/1.4) |
Lumière sur l'avant de l'appareil: c’est encore très bien, mais il ne faut pas se louper sur l'exposition car ce sera plus difficile à récupérer... (Fuji X-Pro 2, 23mm f/1.4) |
Plein contrejour, soleil dans le cadre: quasiment aucune marge de manœuvre! (Fuji X-Pro 2, 23mm f/1.4) |
Le bokeh reste d’excellente qualité, et le point reste très facile à contrôler en manuel avec le focus peaking (Fuji X-Pro 2, 23mm f/1.4) |
Rayon utilisation des objectifs, peu de reproches à faire,
les bagues de mise au point des Fujinon sont quasiment parfaites, même si elles
ne font, somme toute, que commander un moteur électronique qui fait varier le point.
On jurerait presque qu’il s’agit de bagues mécaniques, surtout sur les
objectifs dotés de butées, comme le 14mm f/1.4. Toutefois, reproche endémique,
la bague des diaphragmes est presque sur toutes les optiques beaucoup trop facile
à dérégler, l’encliquetage devrait être nettement plus prononcé.
Au final, aurais-je fait mieux à Amsterdam avec le D810 ?
Oui, sans aucun doute, lorsque j’ai dû photographier à contrejour ou dans des
situations de dynamique étendue. Les limitations du capteur Fuji (qui,
soulignons-le quand même) demeure malgré tout d’(un excellent niveau)
doivent-elles nous conduire à limiter nos prises de vues, et à ne pas
déclencher lorsque l’éclairement est trop difficile ? Probablement, et
même si c’est dans des cas assez rares, il est ennuyeux de ne pas pouvoir se
reposer dans quasiment n’importe quelle situation sur les capacités du capteur,
lorsqu’on a laissé à la maison un boîtier qui sait le faire.
Et avec les possibilités encore nettement accrues du D850
(que j’achèterai certainement d’ici quelques mois lorsque les éventuels plâtres
auront été essuyés…), cet argument prendra encore davantage de poids.
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