Après de nombreuses années d’emprisonnement au cours
desquelles elle « n’a cessé de clamer son innocence », Florence
Cassez est revenue en France, à la suite d’une décision de libération immédiate
rendue par de la Cour suprême mexicaine.
Tout le monde se réjouit de la voir revenir. « Son
innocence a été reconnue ! », clame-t-on de toutes parts.
Pourtant, il n’en est rien : nous assistons une
nouvelle fois à la propagation d’informations partielles, tronquées, déformées,
simplifiées, prédigérées pour que le grand public assimile plus aisément le
message.
En vérité, l’innocence de Florence Cassez n’a pas été
reconnue. Ce qui a été reconnu, c’est qu’elle avait été arrêtée dans des
conditions manifestement illégales, procéduralement parlant, et qu’en
conséquence, du point de vue du droit aussi bien que du bon sens (pour une fois
accordés), les juges ne pouvaient qu’ordonner son élargissement.
Pour autant, à ce que je sache, l’impossibilité de la garder
en détention n’a rien à voir avec le fait qu’elle soit coupable ou non des
faits qui lui étaient reprochés. Cette culpabilité, me semble-t-il, a été
à tort ou à raison reconnue par plusieurs tribunaux mexicains devant lesquels il faudrait, si la chose
était possible, qu’un nouveau procès se tienne sur le fond de l’affaire pour
que l’on puisse dire un jour si « son innocence a finalement été reconnue »
ou pas.
Je n’ai bien entendu rien contre Florence Cassez ; ce
petit billet est simplement l’occasion de regretter qu’aucun media sérieux n’ait
su faire la distinction entre erreur de procédure et erreur sur le fond. Il
semble que seuls certains media mexicains fassent cette différence, ce qui est assez navrant au pays de Descartes —devenu entretemps, il est vrai, la patrie de la Star Ac’.
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