jeudi 23 novembre 2017

Montres Rolex: largement surfaites ?


Il ne se passe guère de semaine sans que je n’aie sous les yeux un article ou un autre consacré aux montres de la marque suisse Rolex ; cela a été encore le cas aujourd'hui, dans Le Point. Certes, elles sont célèbres, ont été et demeurent portées par nombre de stars et de célébrités en tout genre. Néanmoins, au-delà du statut qu’une certaine actualité avant tout soucieuse de frime leur confère, je trouve personnellement qu’elles n’ont rien de bien remarquable.

Je m’entends : la principale qualité d’une montre, c’est de donner l’heure, de la manière la plus exacte et précise possible, et surtout en variant le moins possible dans le temps. Or, de ce point de vue, et nonobstant l’excellence de leur fabrication, les Rolex souffrent d’un défaut inhérent à leur conception même : ce sont des montres dites « automatiques », autrement dit dotées, non pas d’un mouvement à quartz, mais d’un mouvement mécanique, qui se remonte tout seul grâce aux mouvements du poignet. Vous laissez votre Rolex posée sur votre table de nuit: au bout de quelques jours, elle s'arrête. Et même si elles ont obtenu l’appellation, en apparence flatteuse, de «chronomètre officiellement certifié», ces montres mécaniques sont beaucoup moins précises que de bonnes montres à quartz de milieu de gamme.

Lorsque j’étais jeune avocat, au milieu des années 80, j’ai acheté, dans la boutique officielle Rolex qui se trouvait alors (et est peut-être encore) à côté de la place de l’Étoile à Paris (avenue de la Grande-Armée, si je me souviens bien), un modèle dit GMT-Master II. Sarkozy n’était pas encore passé par là, mais en la portant, je n’étais pas peu fier d’exhiber cet évident symbole de réussite sociale, m’efforçant d’oublier qu’à mon poignet plutôt frêle, car cassé quelques années auparavant lors d’un accident de moto, cette montre paraissait bien massive.

La Rolex GMT-Master II “leste” copieusement les poignets fins...

Rapidement, toutefois, j’allais devoir déchanter. Ma magnifique et coûteuse Rolex retardait. De plusieurs minutes. À tel point que c’en était flagrant pour moi, qui étais habitué depuis quelques années à je ne sais plus quelle montre à quartz banale, et à sa précision, devenue banale elle aussi. Frustré, car j’allais sans nul doute devoir m’en passer pendant des jours, je la rapportai à la boutique. En fait, on me la garda plusieurs semaines. Puis, on me la rendit, et la nouvelle déception fut plus éprouvante encore que la première: elle ne restait pas mieux à l’heure. Elle retardait toujours, oh! pas beaucoup, de trois ou quatre minutes au bout d’une semaine ou deux, mais enfin, pour une montre de ce prix et de cette réputation, c’était vraiment vexant…! 

Quand vous en parlez à un connaisseur honnête, on vous avoue qu’il n’y a tout simplement pas moyen de faire mieux.

Mon énervement fut tel que je me résolus à remiser cette montre dans son bel écrin vert et à ne plus l’utiliser. Elle ne me paraissait vraiment pas assez fiable. Et plus tard, délocalisé à Lyon au milieu des années 2000, je la revendis à un horloger du coin, spécialisé dans les montres de luxe de seconde main.

Entretemps, dans les années 90, j’avais concrétisé mon autre rêve de montre d’adolescent en faisant l’acquisition d’une montre Tank de Cartier, un magnifique modèle Louis Cartier en or (et, surtout, à quartz !) autrement plus élégant que la lourdaude Rolex. Que puis-je en dire, si ce n’est que je la porte encore aujourd’hui, plus de vingt ans plus tard, cinq jours par semaine, et que moyennant un changement de pile tous les trois ou quatre ans, elle fonctionne impeccablement, sans panne ni retard ni avance discernable?

Le modèle actuel, en or rose


Cette photo illustre le modèle que je possède. Elle est très mauvaise, je ferai une photo de la mienne pour la remplacer.
Ma Tank (détail)
 Bien sûr, elle n’est pas étanche, mais je ne suis pas maître-nageur ; elle n’est probablement pas très bien protégée non plus contre les chocs (encore que…), mais ma vie courante de bureaucrate à peu près sédentaire ne requiert pas de l’exposer à des traitements brutaux. En définitive, c’est pour mon usage une réussite esthétique et technique parfaite.

Et pour le week-end, ou lorsque je me livre à des activités plus nautiques, plus rustiques ou plus sportives, je possède une Citizen Satellite Wave H950 en titane parfaitement adéquate, verre saphir inrayable (et j’ai essayé!), étanche à 10 atmosphères, qui se synchronise partout dans le monde, même au milieu de l’océan, sur les signaux horaires envoyés par les satellites, et qui demeure ainsi toujours à l’heure à la seconde près.

La Citizen qui est ma montre “tous-terrains”

  
Que demander de plus ? Cette Citizen fait avec excellence tout ce que je lui demande et supporte sans broncher tous les mauvais traitements que je lui inflige. Elle et ma délicieuse Tank sont deux montres dont je dirai qu’elles sont parfaitement adéquates.

Quant à ma Rolex, je ne l’ai jamais regrettée. En vérité, si j’ai regretté quelque chose, c’est bien de l’avoir un jour achetée.

dimanche 12 novembre 2017

Les délires créatifs des vendeurs par correspondance




L’ingéniosité créative (pour ne pas dire « le délire créatif ») dont font preuve les sociétés de vente par correspondance ne cessera jamais de me surprendre ni de me faire rire. Je vis grâce à elles d’authentiques moments d’hilarité ; qu’elles en soient chaleureusement remerciées!

Toutefois, il faut bien reconnaître que, le plus souvent, c’est moins drôle car elles copient les unes sur les autres, les trouvailles de l’une étant aussitôt reproduites par les autres. C’est un peu comme dans le design automobile : quand une marque sort un modèle avec un énorme badge de marque chromé sur le coffre, les autres l’imitent aussitôt : on voit fleurir d’énormes lions, losanges ou étoiles, parfaitement disproportionnés et ridicules ; qu’on se console, cependant : d’ici trois ans, une de ces marques reviendra aux badges plus discrets, et toutes les autres lui emboîteront le pas, comme s’il fallait absolument que, dans le troupeau, tout le monde se ressemble, un peu comme la hauteur des jupes monte et descend chez tout le monde au rythme des saisons… Quand une marque lance la mode des gros tuyaux d’échappement bien visibles et chromés, tout le monde s’y met —alors que cinq ans plus tôt, il fallait au contraire dissimuler ces peu écologiques symboles de la pollution de l’air générée par les moteurs à combustion interne…!

Dans d’autres cas, on reste dans la copie servile, mais assortie de surenchère : quand un fabricant de rasoirs à deux lames en met soudain trois, la concurrence (s’avisant que, quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limites) en met aussitôt quatre, voire cinq… Bref, on nage dans l’absurdité et la bêtise pures, mais au moins cela fait rire le consommateur… enfin, certains consommateurs… Beaucoup d’autres, je le crains, y croient et achètent les machins à cinq lames en pensant qu’ils sont forcément mieux que ceux à quatre… et là, c’est beaucoup moins drôle, quand on y pense.

Mais revenons à mes vendeurs par correspondance. Pour espérer vendre, il faut qu’ils nous écrivent. Certains, comme l’allemand Peter Hahn, n’hésitent pas à envoyer tout au long de l’année de multiples catalogues sur papier épais, luxueusement garnis de riches photos. Les prix sont à l’avenant (comprenez : démentiels), même si la qualité est excellente. D’autres, sachant que, la plupart du temps, leurs clients occasionnels, voire habituels, ont tendance à mettre directement à la poubelle, sans les ouvrir, les plis qu’ils leur envoient, s’assignent tout d’abord pour tâche de passer cet obstacle : autrement dit, de capter l’attention du client potentiel afin de le convaincre d’ouvrir l’enveloppe au lieu de la jeter.

Qu’allons-nous bien pouvoir écrire sur l’enveloppe pour convaincre le client/la cliente de l’ouvrir?

Dans ce domaine, les vendeurs rivalisent d’imagination et se renouvellent sans cesse. Par exemple, le truc du « Madame Machin, oui, oui, nous vous l’annonçons officiellement, vous avez gagné à notre grand tirage… bla bla bla… ». En fait, on découvrait à l’intérieur que tout ce qu’on avait gagné, c’était le droit de participer au tirage au sort qui, parmi 15 millions d’autres clients, allait désigner l’heureuse gagnante du weekend tous frais payés à Hazebrouck! Ce stratagème-là est aujourd’hui éculé, dépassé, passé de mode, seules les maisons les plus ringardes osent encore le pratiquer.

Cela me rappelle d’ailleurs cette proclamation imbécile que faisait Carrefour, il y a quelques années : pour tenter de convaincre les clients qu’ils n’allaient pas devoir attendre longtemps en caisse (un fléau pour les clients des hypermarchés), ils avaient tracé une ligne bleue au sol, à cinq ou six mètres des caisses, et annonçaient fièrement: «Dès que vous êtes au-delà de la ligne bleue [comprendre : quand il commence à y avoir pas mal de monde avant vous], nous nous mobilisons pour vous ouvrir d’autres caisses». Vous avez noté la subtilité? Le client qui lit cela, pense que d’autres caisses vont être aussitôt ouvertes… mais pas du tout! Ils «se mobilisent» pour le faire, pas davantage. Ça veut dire quoi, en pratique, «se mobiliser»? Ah, ça, on se garde bien de vous le préciser… Donc, ils «se mobilisent», OK, super… mais pendant ce temps-là, vous poireautez toujours, car les «autres caisses» ne sont toujours pas ouvertes… Ils y réfléchissent, probablement… Combien de temps cela va-t-il prendre? Comme pour refroidir le canon, ça va prendre… «un certain temps»! Ils sont mobilisés, c’est déjà bien.

Cette campagne a été retirée peu après, Carrefour ayant, on l’espère (mais ce n’est pas sûr), pris conscience de la stupidité intrinsèque de la chose, et les lignes bleues s’effacent peu à peu sur le sol des magasins, tristes reliques de la bêtise humaine.

Mais je m’égare, une fois de plus. J’en étais au fait que, pour un vendeur par correspondance, le premier défi est d’éviter que son envoi soit mis à la poubelle sans même que l’enveloppe soit ouverte. Et à ce sujet, la société Daxon a fait preuve d’une originalité qui m’a copieusement hilaré, si j’ose ce néologisme qui ne va pas plaire au correcteur orthographique de Word.

Cette innovation créative consiste dans l’apposition, sur l’enveloppe, d’un cadre rectangulaire rouge, bien visible mais réaliste, comportant la mention « Objet », et se présentant exactement comme si l’enveloppe avait été tamponnée spécialement à la main. À l’intérieur du cadre, se trouve la phrase «Anomalie de classe 6», paraissant avoir été écrite à la main à l’encre bleue. Le tout est exécuté de la manière la plus réaliste possible afin de faire croire aux neuneus que, vraiment, des êtres humains se sont donné la peine, juste avant l’envoi, de tamponner spécialement notre enveloppe à nous, afin d’attirer notre attention sur cette mystérieuse «Anomalie de classe 6» que nous présenterions.

Diable ! Voilà bien de quoi nous alerter, et nous pousser à ouvrir l’enveloppe, non ? C’est le but recherché.



Bien entendu, en l’examinant de près, on constate que cadre rouget et mention à la soi-disant encre bleue ont en vérité été simulés sur ordinateur, et imprimés sur des dizaines de milliers d’enveloppes envoyées dans le même mailing. Il n’y a rien de personnalisé là-dedans.

Arrêtons-nous un instant sur la « classe » retenue. L’objet est, on le sait, de pousser la cliente à ouvrir l’enveloppe, rien d’autre. Il faut éviter à tout prix qu’elle parte directement à la poubelle. Il faut donc mettre la cliente en alerte, voire l’inquiéter légèrement, afin que l’ouverture de l’enveloppe se fasse de manière quasiment réflexe. Donc, non seulement il faudra que la cliente croie qu’elle est en anomalie, mais encore faut-il qualifier cette anomalie pour lui donner du sérieux: attention, ça ne rigole pas! Vous avez un problème! Dans ce but, une fois le mot «anomalie» choisi (excellent choix: on déteste se sentir «anormal»), vaut-il mieux l’appeler «de classe 1», ou au contraire «de classe 4, 5 ou 6»?

On imagine les débats passionnés qui ont pu agiter les marketeurs sur ce sujet poignant. Peut-être l’ont-ils, au bout du compte, joué à pile ou face.

Toujours est-il que ça fonctionne : la cliente, vaguement inquiète, ouvre l’enveloppe. Obstacle n°1 franchi.

À l’intérieur, on retrouve le même cadre et la même mention, en légèrement plus petit, avec des couleurs plus éteintes. On a même poussé le raffinement jusqu’à déplacer légèrement la mention manuscrite à l’intérieur du cadre, pour accentuer la fausse personnalisation, mais quand on examine le texte lui-même, on s’aperçoit, comme on s’en doutait, qu’il est exactement identique à celui de l’enveloppe, en légèrement plus petit. C’est la même police de caractères, ou la même phrase manuscrite numérisée, qui a été utilisée deux fois.

Admirant le raffinement dont Daxon a jusqu’ici fait preuve pour nous embobiner, on se délecte à la pensée de ce qu’on va lire ensuite : c’est quoi, cette fameuse anomalie qui semble nous concerne de manière si personnelle?

On ne va pas être déçu par le niveau de neuneuserie, je vous le promets.

En effet, on apprend rapidement que l’anomalie de classe 6, ce n’est rien de moins que l’«expiration des avantages client»! Si, si. Horreur! Nos avantages client ont-ils donc expiré? Mais comment une telle catastrophe a-t-elle pu survenir? Hélas! Tout est de notre faute! On nous explique que «depuis quelque temps […] nous n’avons pas eu de nouvelles» (comprendre : on ne leur a rien acheté depuis trop longtemps à leur gré), et (affirme l’auteur de cette lettre d’anthologie, à savoir le Directeur des Relations Clientèle) «je suis assez attristé de cette situation»…! Tu m’étonnes. Sortez vos mouchoirs!

Qu’on se rassure: non, nos avantages client n’ont pas expiré, et comme dans Zorro, on sera sauvé à la dernière seconde. Je sais, on s’en doutait un peu. En effet, le Directeur Relations Clientèle, personne visiblement fort importante chez Daxon puisque doté de trois majuscules, a «demandé au service informatique de [lui] permettre (sans la permission du service informatique, le monsieur aux Trois Majuscules n’aurait sûrement pas eu le droit) de [nous] faire un dernier rappel des avantages qui [nous] concernent…» Ouf! on respire! Nos avantages sont «exceptionnellement prolongés»… Pour compenser la négligence qui nous a bêtement fait tomber en «anomalie de classe 6», dépêchons-nous de commander quelque chose!

Et le pire, c’est qu’il doit bien y avoir des client(e)s avec qui ce genre de truc marche! Mais vraiment, par moment, j’aimerais être une petite souris pour pouvoir assister discrètement à certaines réunions marketing chez Daxon!


samedi 11 novembre 2017

Attention : Gîtes de France vend vos adresses email !




Au début de ce mois de novembre 2017, j’ai réservé un séjour de quelques jours dans un fort joli moulin reconverti en résidence, via le site Gîtes de France.

Et hier, j’ai reçu un mail du site Charme et Traditions (news@communication.ct-france.com) m’envoyant des pubs pour des séjours du même genre. Le mail affirmait que je le recevais parce que j’étais «inscrit sur Charme et Traditions», ce qui était évidemment un mensonge. Ne m’étant jamais inscrit sur ce site, je me suis désabonné immédiatement, mais il est évident que c’est Gîtes de France qui a vendu mon adresse email à Charme et Traditions.

Capture d'écran du mail en question, qui affirme que je suis inscrit sur leur site...

 Je publie cette information afin que vous, amis consommateurs et éventuels utilisateurs de Gîtes de France, vous le sachiez, car bien entendu je n’ai souscrit à rien du tout sur Gîtes de France, accepté aucun envoi de pubs d’autres sites ou services, ni rien de semblable.

En vérité, ils ont tout simplement vendu mon adresse email sans me le dire.

On aurait pu attendre un autre comportement éthique de la part d’un service comme Gîtes de France.

Sachez-le…!

jeudi 26 octobre 2017

L’arnaque de l’atlas routier France Michelin 2017

Cet article a pour but de vous éviter de tomber dans le piège dans lequel je suis moi-même tombé, par manque d'attention : aujourd'hui, il faut veiller à tous les détails, sinon on vous arnaque!
Peut-être achetez-vous régulièrement (c'est-à-dire tous les deux ou trois ans), comme moi, l'atlas routier France Michelin, qu'il est pratique d'avoir dans le coffre de la voiture. Regroupant l'ensemble des cartes de France dans un format compact et solide, il permet de planifier facilement une expédition photo ou un week-end, en repérant à l'avance un certain nombre de caractéristiques ou de centres d'intérêts des régions dans lesquels on compte se rendre.

De plus, son utilisation, combinée aux moyens de navigation moderne dont nous disposons (et en particulier aux GPS), évite d'avoir à acheter d'autres cartes plus détaillées, dans la plupart des cas.

Michelin a bien dû s'en rendre compte, et tente, avec l'édition 2017, de remédier à cet inconvénient majeur de son atlas «trop pratique».

En effet, parallèlement à la traditionnelle édition papier, Michelin a sorti cette année une édition plastifiée, présentée comme fort pratique pour inscrire des notes temporaires, par exemple au stylo feutre, puis pour les effacer sans laisser de traces. De même, cette plastification met les pages plastique à l'abri d'éventuels débordements de liquide.

Tout cela est très bien, et je me suis précipité sur cette nouvelle édition comme un seul homme, sauf que… et c'est la qu'est l'arnaque… ladite édition, certes facturée un peu plus cher que la version papier, ce qui se comprend, a changé d'échelle : elle est désormais au 1:250.000, et non plus au 1:200.000 comme avant. Résultat: des cartes beaucoup moins détaillées, qui cette fois vont vous obliger (c'est sûrement le but recherché!) à acquérir, en plus de l'atlas, des cartes de détail!

Ne faites donc pas l'erreur d'acheter la version plastifiée de cette nouvelle édition, car vous le payeriez cher, à défaut de l'avoir, elle, payée cher: moi, je vais devoir acheter une nouvelle version papier traditionnelle qui, elle, aura conservé le niveau de détail auquel nous sommes habitués. Bref, mon inattention m'aura coûté le double du prix.

samedi 14 octobre 2017

Good taste and moderation in landscape photography



Voici un nouvel article que j’ai rapatrié d’Ipernity lorsque j’ai quitté ce site pour retourner sur Flickr… mais puisque Flickr ne permet pas la publication d’articles, je le poste sur ce blog. Il est en anglais, donc mes lecteurs non-francophones seront contents… et même vous, les francophones, vous avez intérêt à vous y mettre, avec tout ce qu’on nous promet !

Some time ago, I wrote an article In advocacy of Natural Photography, i.e. photography that remains faithful to what the eye has seen and doesn't try to “enhance” reality far beyond anything any eye has ever seen nor will ever see. If that sounds pedantic, buy a copy of National Geographic Magazine and have a look at the photographs in there: that’s what I mean, and that’s my standard for photographic quality and good taste.

Of course, you can choose to go a different route, push those Photoshop cursors all the way (and even further), cross-process, simulate film obsolescence, and the like. That’s perfectly OK, and even I like to do it for fun every once in a while. But I don’t call that photography; that’s creative compositing, graphical arts, image manipulation, or whatever. It’s not less worthy than photography either, it’s just different, and therefore should bear a different name.

This is a good example of the result of such a fun session:




What surprises me very much is how people react to computer “enhancements” of landscape photos.

I have two very recent examples in mind: in the first one, you have a fine, albeit quite classical, view of the high, white limestone cliffs at Étretat in France, with the stone arch and the needle, a very famous and always spectacular sight. In the picture, the cliffs are well photographed, maybe a bit too closely framed with a longish lens, but with good detail and the high tide bringing the water to a nice high level around the base of the stone walls, on a sunny day. Good.

Then, you can picture the photographer in front of her computer screen, and you literally see her mind go, “Hmmm... Nice, but... Well, sunny day, yes, but after all it’s only the English Channel, not the Caribbean, so it’s normal if the colors aren’t so terribly saturated and look a bit, well, bland... Now, what could I do to make them stand out more?”

Now the hand makes the mouse move tentatively towards the Saturation cursor, and off the wall she goes...! The result is a picture with exaggerated yellows and greens, and the murky, gray-green waters of the Channel now look tropical aquamarine, Seychelles-style! Completely ridiculous, completely unnatural.

The second example is an equally classic composition of a river flowing in the middle of a French town, with a nice old house in the background and some cloudy sky behind it. The whole scene is quite nice, well-composed, quiet, a long exposure has been used to make the river’s flow more interesting. It is a low angle view, therefore converging verticals in the buildings could have been corrected (it’s so easy!), but never mind.

Here again, I can see my fellow photographer look at his picture and think, OK, this is towards the end of the day, there isn’t much light and it’s rather dull and not so interesting... What could I do to give some “pop” to it all?

The final result is a flowing river in the foreground and a row of houses alongside it, all bathed in normal, natural, dullish light, and then, behind the roofs, a sky that’s been turned into an explosion of aggressive orange, as if some tremendous sunset was taking place over there... while having absolutely no effect on the foreground, which remain its dullish natural color...! Even more “spectacular”, almost as the eye reaches the top of the frame, this fantastic orangeish light suddenly turns into a darkish grey-blue in a rapid and perfectly horizontal transition, that travels uniformly against empty sky and cloudy parts, as if the sky had been literally painted over...

The fake look of it all is glaring, as are the lack of moderation and the lack of skill on the part of the author of this digital manipulation that has nothing to do with what he actually saw that day.

So: bad taste, excess, clumsiness that makes the faking obvious, and also lack of good common sense that leads so many photographers to produce what they think and hope will be a “spectacular” picture, like no one has ever seen (and for good reason: it never existed in the first place!), but in fact results in a cheesy snap not even worthy of a discounted postcard collection.

What is, however, even more surprising than the above is that so few people notice the fake, the manipulation, the cheating. Even more shocking, they admire it! Comments like “Wow, great capture!”, “Amazing colors!” or “Splendid, bravo!” pour forth over the delighted “photographer”, and if you can understand them coming from people who have no clue and will take anything glaring that’s thrown at them, just like when they watch reality-TV (and there apparently are many of those on photo-sharing sites, to my surprise...), it is all the more astonishing when similar comments come from people whom one knows to be themselves excellent photographers, with a collection of great landscape shots under their belts, people who don’t practice this kind of “cheating”, people who (one would have thought) could tell the difference...

Anyone with a good explanation is welcome to comment! Thanks very much in advance for enlightening me!