samedi 21 septembre 2013

Au secours ! Mon iPhone est devenu moche !



… et c’est entièrement la faute d’Apple !

Aurais-je jamais cru devoir un jour écrire une chose pareille ? Et pourtant… Selon la légende, Steve Jobs insistait pour que même l’intérieur des produits Apple bénéficie d’un design et d’une construction soignée, tout comme un ébéniste qui se respecte n’emploierait jamais d’aggloméré type Ikea (ou l’équivalent de l’époque) pour réaliser le dos d’une commode, même si c’est une partie qui ne se voit pas… Je me souviens encore de mon premier ordinateur, au début des années 80, un Apple //e qui était sensiblement plus beau (ou moins moche) que les autres produits existant à l’époque. Puis, il y avait eu la sensation esthétique du Macintosh en 1984, et tous les produits qui ont suivi ont toujours obéi à ce principe qui voulait qu’ils soient toujours beaux à contempler —même si les performances n’étaient pas forcément toujours au rendez-vous.

L’iPhone ne fait pas exception à la règle… ou plutôt, ne faisait pas : certes, ses contours sont toujours aussi épurés et plaisants, même si sa prise en main est toujours un peu délicate (ce qui fait la fortune des fabricants d’étuis en tous genres), mais son interface graphique, naguère si magnifique de distinction et de rutilance, est retombée en enfance.

Comme des millions d’utilisateurs qui crient aujourd’hui leur déception et leur frustration, je ne me suis douté de rien quand, hier soir, mon iPhone 5 m’a dit qu’il était prêt à installer la version 7 du système d’exploitation iOS, celui-là-même qui, justement, « peint » l’interface, cet ensemble d’icônes, de boutons et de glissoirs variés qui vous sert à interagir avec votre téléphone. Je me suis d’autant moins méfié que (1) j’étais en train de regarder un passionnant épisode de Game of Thrones, et que (2) je n’imaginais pas que la version 7 du système puisse constituer une quelconque régression par rapport à la version 6, particulièrement dans l’environnement ultra-concurrentiel dans lequel Apple évolue sur ce marché.

Et pourtant… quelle horreur, cette interface ! Non, je ne mettrai aucune photo pour l’illustrer ici, je n’ai pas envie de défigurer mon blog, mais vous en trouverez à foison sur le Web. Les ravissantes icônes ont disparu, les sympathiques ou élégantes polices de caractères aussi, de même que les boutons glissants en 3D. Tout cela a été remplacé par des « objets » au design simpliste, aux couleurs criardes, sans relief, sans classe, sans élégance. J’ai l’impression d’avoir troqué mon Range Rover cuir tout électrique et toutes options pour une Golf diesel, certainement très robuste et performante, mais d’une tristesse à faire peur. C’est un incroyable retour en arrière.

Deux choses sont maintenant sûres : la première, c’est que plus jamais je ne poserai mon iPhone face vers le haut, de peur de voir cette horreur apparaître quand on m’appellera ou quand je recevrai un message ; et la deuxième, c’est qu’il n’y a aucun risque que Samsung ait jamais envie de copier ça ! D’ailleurs, si cette énorme bévue esthétique n’est pas corrigée d’urgence, mon prochain téléphone sera certainement coréen.

mardi 9 juillet 2013

Sarkozy-Tapie-Berlusconi, même combat ?



Au-delà de l’évident fossé qui sépare ces deux hommes, j’ai été frappé de constater à quel point la réaction de Sarkozy, face à une décision juridictionnelle, était strictement identique à celles que Berlusconi a eues à chaque fois que la justice de son pays l’a condamné pour l’une des multiples raisons pour lesquelles il a été poursuivi, une fois qu’il n’a plus été en mesure de faire voter des lois d’auto-amnistie à intervalles réguliers. Cette réaction, c’est : « haro sur les méchants juges qui font partie d’une cabale visant à m’abattre et (à peine sous-entendu) à empêcher la démocratie de fonctionner ! »

Il est quand même incroyable qu’ayant été pris la main dans le sac par la Commission des comptes de campagne, et juridictionnellement sanctionné par le Conseil constitutionnel (pas le tribunal d’instance du coin, tout de même), le premier réflexe de Sarkozy (directement ou par sbires interposés) ait été de s’en prendre à ses juges, au lieu de faire amende honorable pour la faute qu’il avait évidemment commise !

Son excuse ? « Mais je n’ai dépassé que d’un tout petit peu…! » Au-delà de l’appréciation subjective du « petit peu » en question, les magistrats connaissent bien ces chauffards qui sont passés « un petit peu au rouge » ou qui ont « juste un petit peu » grillé le stop. Verra-t-on demain un meurtrier clamer qu’il a « à peine tué » sa victime ? Absurde. La règle de droit existe, et la loi dit que si on ne la respecte pas, on est sanctionné de telle et telle manière. La loi doit être appliquée, et de la même manière pour tous, Sarkozy comme les autres. Et comme Berlusconi. Que n’aurait-on entendu les ténors de la droite si Cahuzac avait osé chougner « Mais ce n’était qu’un tout petit compte… Et puis, ce n’est même pas de l’argent de la drogue… »

Au-delà de la puérilité du comportement, bien caractéristique de celui qui, investi de la dignité de Président de la République, n’avait pas su se retenir d’invectiver in quidam d’un minable « casse-toi, pauv’ con ! », cet incident, qui ne grandit vraiment pas son protagoniste, me conforte dans le sentiment que je n’ai pas envie d’avoir à nouveau, dans l’avenir, un mal élevé comme Président. Si François Fillon se présentait, là les choses seraient bien différentes…

Mise à jour du 11 juillet :
Ce matin sur France-Info, en voici un autre qui dénonce lui aussi "l'acharnement des juges" contre lui... en l'occurrence, l'inénarrable Nanar (Tapie). À mettre dans le même sac que Sarko, décidément.

vendredi 5 juillet 2013

Fuji X-Pro 1 : une nouvelle approche photographique



J’ai toujours été Nikoniste —et quand je dis « toujours », je veux dire depuis le milieu des années 70, ce qui ne date donc pas d’hier. Depuis 2006 et mon retour à la photographie que j’avais quelque peu délaissée pendant une dizaine d’années, je me suis toujours efforcé d’acquérir le meilleur matériel autorisé par mon budget : d’abord un D200 et un zoom trans-standard 17-55/2.8, puis un D2xs, puis un des tous premiers D3, un D300, un D700, un D3s, le tout complété par la « Sainte Trinité » des 14-24, 24-70 et 70-200, tous en f/2.8. Et aussi un 105 macro, un 50/1.4, un 85/1.4, un 135/2 DC, un merveilleux 200-400/4, un 85/2.8 à décentrement et bascule, aujourd’hui remplacé par un 24 mm ejusdem farinæ, plus toute une panoplie d’accessoires divers.

Bien évidemment, tout cela ne tient pas dans mon gros sac à dos Kiboko, et même si cela tenait, il serait bien trop lourd à porter pour des marches de plus de quelque centaines de mètres (et probablement moins sous le soleil estival et quand ça monte…!).

Ce matériel est irremplaçable et je ne songe d’ailleurs nullement à le remplacer. La robustesse de mes D3, leur fiabilité par tous les temps, leur exposition parfaite, leurs performances en très basses lumières  et leur auto-focus éclair sont sans équivalent sur le marché, et pour la plupart de mes « opportunités photo » je ne les échangerai pour rien au monde. La plupart du temps je prends un des D3, parfois les deux ; quand il faut faire léger ou plus discret, je prends le D700. La méthode est parfaitement rôdée, les check-lists sont au point, et je peux si nécessaire manipuler sans erreur tous ces boîtiers en pleine obscurité, y compris lorsqu’ils s’agit de changer d’objectif.

Seulement, voilà, et même si cela me chagrine de l’avouer : lorsque je pars en vacances, sans but précis, ou que je sors tout simplement de la maison sans projet photographique particulier, il m’arrive souvent de ne prendre aucun de ces matériels, afin de ne pas m’embarrasser pour rien. J’ai donc commencé il y a quelque temps déjà à rechercher des solutions alternatives qui me permettraient d’économiser du volume et du poids sans (trop) sacrifier les performances et la qualité d’image à laquelle je suis attaché. Le Leica étant absurdement hors de prix, et offrant surtout des performances somme toute fort médiocres eu égard audit prix, je me suis intéressé à nouveau système développé par Fuji sous le nom de « gamme X ». Ne pouvant renoncer au concept de viseur optique, j’ai suivi avec attention les progrès du vaisseau-amiral de cette gamme, le X-Pro 1, depuis les premiers essais jusqu’aux plus récents firmwares qui ont considérablement amélioré les performances du boîtier en ce qui concerne l’autofocus, l’écrire des données sur la carte, etc.

Bien conscient des multiples défauts du petit frère X100, j’ai vu avec satisfaction sortir le X100S, qui semble-t-il l’améliore considérablement. Tout aussi conscient des faiblesses du X-Pro 1, j’ai longtemps attendu l’annonce du X-Pro 2, et voyant arriver les vacances d’été sans que rien ne se profile à l’horizon, j’ai décidé de sauter le pas et d’acheter un X-Pro 1 d’occasion, pour limiter les dégâts au cas où, ainsi qu’un 35/1.4 (c’est l’équivalent du 50 mm sur capteur plein format), un 18/2 (équivalent 28 mm) et un zoom téléobjectif 55-200 mm, hélas ! à ouverture glissante. De meilleures optiques seront sans doute disponibles dans l’avenir puisque plusieurs fabricants s’intéressent à cette gamme, en particulier Zeiss, qui vient de sortir plusieurs objectifs dont les performances ne semblent toutefois pas véritablement supérieures à celles des excellents objectifs Fuji à focale fixe.

C’est donc une réorientation fondamentale par rapport aux reflex dont j’ai toujours eu l’habitude… Je vous tiendrai au courant des résultats pratiques de l’expérience sur ce blog


vendredi 14 juin 2013

L’hypocrisie est-elle recyclable ?



J’aime bien me définir comme un « photographe de patrimoine ». C’est concis, et ça recouvre bon nombre des sujets qui sont parmi mes favoris : vieilles pierres bien sûr, mais aussi paysages, et pourquoi pas industries, vieilles choses décrépites, oubliées, burinées par le temps —bref, tout ce qui nous entoure aujourd’hui et constitue, d’une certaine manière, notre patrimoine. En élargissant un peu l’acception, même les fleurs et les animaux pourraient être inclus dans cette idée de « patrimoine ».

Bref, un « photographe de patrimoine » a vocation à se déplacer, à aller çà et là pour se livrer à son occupation favorite. Et comme ces déplacements l’entraînent souvent loin de chez lui, il fréquente souvent les hôtels. Ce qui m’amène au sujet principal de mon article d’aujourd’hui.

Avez-vous remarqué à quel point, depuis quelques années, se sont généralisées, dans les salles de bains des hôtels, y compris les plus réputés, ces petites affichettes vous invitant, « par respect pour l’environnement », bien sûr, à réutiliser vos serviettes de toilette d’un jour sur l’autre ? Je n’ai rien contre le principe et il est bien clair qu’en règle générale, les serviettes de toilette peuvent être en effet réutilisées plusieurs jours de suite sans enfreindre les canons de l’hygiène. Néanmoins, c’est le côté « impératif moral » soi-disant bien-pensant qui m’irrite.

Car en réalité, que pensez-vous vraiment que l’immense majorité des hôteliers en ont à faire, de l’environnement ? Évidemment rien du tout, ce qui les préoccupe avant tout, c’est de remplir leur hôtel, et aussi de rogner partout où c’est possible sur les frais de fonctionnement, afin de maximiser leur profit. Là encore, c’est légitime, c’est certainement le cas d’une immense proportion de commerçants… mais alors, qu’on le dise clairement et honnêtement, sans tenter de s’abriter derrière je ne sais quel faux-semblant peint en vert écolo, grâce auquel on espère nous faire prendre les proverbiales vessies pour des lanternes !

Hélas ! l’honnêteté de nos jours a définitivement cédé le pas au politiquement correct, mais pour ma part, et pour la peine, je prends bien soin d’abandonner systématiquement dans la baignoire, chaque matin, l’ensemble de mes serviettes quasiment propre, pour bien leur montrer que je ne suis pas dupe et inciter ces hôteliers indélicats à ne pas nous prendre pour des imbéciles. Sauf bien sûr quand je tombe, par miracle, sur un établissement n’affichant pas la maudite étiquette dans la salle de bains, auquel cas je prends bien soin de conserver mes serviettes pour les réutiliser le jour suivant…

Même chose pour ces employeurs qui se moquent de l’environnement comme de leur premier bilan, mais qui nous invitent avec diligence à bien éteindre la lumière en sortant des toilettes… pour faire des économies d’énergie et donc diminuer nos rejets polluants, cela va de soi. Bon, avouons-le, c’est surtout pour diminuer la note d’électricité que doit payer l’entreprise, et donc faire sortir moins d’argent de la poche de l’employeur, sans pour autant que votre salaire en soit pour autant augmenté du moindre centime, mais la pingrerie bonne gestion ne doit pas craindre de se vêtir des habits de la vertu écologique, car tous les moyens sont bons pour faire de l’argent aux dépens d’autrui…

Moi, dans ces cas-là, non seulement je n’éteins pas en sortant des toilettes, mais je vais jusqu’à me donner le mal d’allumer partout avant de sortir.

jeudi 24 janvier 2013

Florence Cassez est-elle innocente ?




[AVERTISSEMENT : si ce blog est bien sous-titré « Photographie et opinions », nous sommes clairement, ici, dans la partie « opinions ». Je le précise, au cas où…]

Après de nombreuses années d’emprisonnement au cours desquelles elle « n’a cessé de clamer son innocence », Florence Cassez est revenue en France, à la suite d’une décision de libération immédiate rendue par de la Cour suprême mexicaine.

Tout le monde se réjouit de la voir revenir. « Son innocence a été reconnue ! », clame-t-on de toutes parts.

Pourtant, il n’en est rien : nous assistons une nouvelle fois à la propagation d’informations partielles, tronquées, déformées, simplifiées, prédigérées pour que le grand public assimile plus aisément le message.

En vérité, l’innocence de Florence Cassez n’a pas été reconnue. Ce qui a été reconnu, c’est qu’elle avait été arrêtée dans des conditions manifestement illégales, procéduralement parlant, et qu’en conséquence, du point de vue du droit aussi bien que du bon sens (pour une fois accordés), les juges ne pouvaient qu’ordonner son élargissement.

Pour autant, à ce que je sache, l’impossibilité de la garder en détention n’a rien à voir avec le fait qu’elle soit coupable ou non des faits qui lui étaient reprochés. Cette culpabilité, me semble-t-il, a été à tort ou à raison reconnue par plusieurs tribunaux mexicains devant lesquels il faudrait, si la chose était possible, qu’un nouveau procès se tienne sur le fond de l’affaire pour que l’on puisse dire un jour si « son innocence a finalement été reconnue » ou pas.

Je n’ai bien entendu rien contre Florence Cassez ; ce petit billet est simplement l’occasion de regretter qu’aucun media sérieux n’ait su faire la distinction entre erreur de procédure et erreur sur le fond. Il semble que seuls certains media mexicains fassent cette différence, ce qui est assez navrant au pays de Descartes —devenu entretemps, il est vrai, la patrie de la Star Ac’.