dimanche 29 mai 2016

Qu’est-ce qu’une « belle » photo, sur internet ?




D’un côté, une photo du type « instantané de vacances », qui peut représenter un sujet intéressant, mais plate, sans relief, avec un ciel blanc, brûlé sans espoir de récupération, et des noirs opaques. La définition est médiocre, on sent que le capteur manquait de dynamique et l’objectif de pouvoir séparateur, comme on sent que le sens de la composition, de l’harmonie  et des proportions, n’était pas le fort de celui ou de celle qui a commis cette image qui ne restera pas dans les annales.

D’un autre côté, une photo qui représente peut-être le même genre de sujet, mais bien composée, parfaitement exposée, où les plus hautes lumières du ciel restent lisibles et où des détails apparaissent jusque dans les gris les plus sombres, tout en ménageant des noirs profonds, mais seulement là où ils existaient vraiment. Une photo parfaitement composée, où l’on sent que le photographe a tourné autour de son sujet avant de choisir son angle de prise de vue (et a peut-être même attendu l’heure propice), à la netteté irréprochable, habilement travaillée en post-production pour refléter exactement ce que le photographe a vu.

Laquelle, selon vous, va récolter un commentaire « très belle », et laquelle un autre, « superbe, splendide » ?

Eh bien oui, en dépit de tout bon sens et de tout sens artistique, c’est la première qui recueillir les plus grandes louanges. Et vous savez pourquoi ? Pas du fait de ses qualités intrinsèques, non, mais du fait que son auteur, sur le forum ou dans la petite communauté concernée, possède une meilleure cote d’amour, tout simplement ! Ce n’est pas la photo que l’on commente, c’est l’affection plus ou moins grande pour son auteur que l’on manifeste…

C’est pourquoi il ne faut jamais dire ce que l’on pense vraiment sur internet, car si vous le faites, vous allez forcément froisser des égos, blesser des vanités, écorcher des susceptibilités, et soyez certain qu’on vous en tiendra rigueur au moment de commenter vos œuvres v. celles d’un(e) autre, qui aura su, au moyen de discours toujours approbateurs d’autrui (même s’il(elle) n’en pensait pas un mot), se ménager les faveurs d’autrui.

Décidément, je ne comprends pas comment tant de gens peuvent critiquer ouvertement l’hypocrisie bien-pensante de tant de nos politiciens, quand ils passent leur temps à faire exactement de même…!