vendredi 17 janvier 2014

Jusqu'où la bêtise et la négligence iront-elles se nicher?

Je suis un lupinien. On dit "lupinien" à propos d'Arsène Lupin comme on dit "tintinologue", pour parler d'un fan de Tintin. Donc, comme tout lupinien qui se respecte, j'avais acheté, en 2012, Le dernier amour d'Arsène Lupin, roman inédit et posthume de Maurice Leblanc, exhumé par sa petite-fille et publié par Balland. Je n'avais jamais trouvé le temps de
le lire —et c'est probablement là que ma ferveur lupinienne pourrait être prise en défaut, même si chacun sait que ce livre, écrit en 1936-37 et resté inachevé du fait d'une dégradation durable de l'état de santé de Leblanc, n'était certes pas un des meilleurs Lupin. 

Quoi qu'il en soit, j'ai pris ce petit volume hier et j'ai commencé à le lire. Je n'avais pas fait particulièrement attention à la couverture, qui représente la silhouette caractéristique du gentlemen-cambrioleur se détachant sur une photographie en noir et blanc montrant les toits de Paris. Tout cela semble a priori de bon goût et de bon aloi... mais immédiatement, on réalise avec horreur que, là, au premier plan, nous crevant les yeux, deux magnifiques paraboles satellite nous narguent de leurs contours bien anachroniques... Et ce n'est pas tout: en voici une autre, et une autre encore... J'en compterai jusqu'à six!

Véritablement, les gens qui, chez Balland, se sont occupés de ce projet, sont de grands professionnels... alors qu'il y a tant d'authentiques photos du Paris de jadis, toutes plus "libres de droits" (pour citer l'expression à la mode) les unes que les autres!

On hésite entre la franche rigolade ("Non mais, ce n'est pas possible, ce qu'ils peuvent être c...!") et la consternation. C'est Balland, l'éditeur, ou... Ballot?