jeudi 17 juillet 2014

The DSLR is most definitely not dead! Le reflex numérique n'est évidemment pas mort!

Certains auteurs de blogs, pour l'essentiel anglophones (raison pour laquelle mon titre est en deux langues), utilisateurs convaincus de ces nouveaux appareils-photo que l'on nomme "hybrides" (ou mieux, en anglais, mirrorless puisqu'aucun miroir n'intervient dans leur système de visée comme dans les reflex), se sont ces derniers répandus en titres plus racoleurs les uns que les autres, affirmant pour l'essentiel que "the DSLR is dead", ce que vous aurez infailliblement traduit par "le reflex numérique est mort" —tué, bien sûr, par le mirrorless.

Sans doute espèrent-ils que cette petite provocation contribuera à faire venir davantage de gens sur leur blog, mais comme ils ne valident bien sûr jamais les commentaires critiques, même bien argumentés, ils ne craignent pas le droit de réponse, raison pour laquelle j'écris à mon tour cet article en forme de réfutation.

Comme à chaque fois que je suis témoin d'une manifestation éclatante de la bêtise humaine (ce qui arrive, hélas! de plus en plus souvent), je suis dans un premier temps pétrifié d'ébahissement: comment, mais comment par tous les saints, peut-on s'abaisser à proférer de pareilles âneries?

En effet, comment peut-on soutenir avec le moindre début de sérieux que les hybrides de Fuji, de Sony ou d'autres marques auraient le moindre espoir de provoquer l'extinction de la race des reflex numériques?

Morts, les reflex, vraiment? Il n'y a qu'à regarder le long des lignes de touche des terrains du Mundial, le long des piscines ou des pistes de J.O., dans les enclos de presse du G-7 ou au bord des marches du Festival de Cannes, pour se rendre compte que le reflex numérique est en vie, et même en excellente santé. Propriétaire depuis environ un an d'un Fuji X Pro 1 dont j'ai vanté les mérites dans ces colonnes, et de cinq objectifs Fuji d'une qualité remarquable, pour l'essentiel des focales fixes, cet ensemble dont j'apprécie la légèreté, le plaisir d'utilisation et la discrétion ne m'a jamais donné l'idée, ne fut-ce qu'un instant, de me séparer de mes Nikon habituels... Comment, d'ailleurs, en serait-il autrement?

En effet, les Nikon gardent l'avantage en termes de solidité, de rapidité de mise en œuvre, de qualité et de rapidité de l'autofocus et de l'exposition, de performances en basses lumières (même si le X Pro 1 s'en sort bien jusqu'à 6400 ISO, avec les Nikon on décuple presque cette sensibilité...), de vitesse de rafale —avec ajustement constant de la mise au point et de l'exposition, s'il vous plaît! De plus, la palette des objectifs Nikkor me permet d'avoir un véritable objectif macro montant au rapport 1:1, un objectif à bascule et décentrement, ou encore un zoom à très longue focale... sans parler de la possibilité d'utiliser tous les objectifs de la marque depuis plusieurs décennies... On est très, très loin de ce genre d'amplitude avec le meilleur des mirrorless...

Bref, prétendre que les appareils hybrides vont tuer les reflex numériques est aussi stupide que de prétendre, à la sortie de la Renault 5, qu'elle allait tuer le Range Rover! Reflex et hybrides sont des outils, des outils différents qui possèdent chacun leurs qualités et leurs défauts, qui sont chacun plus ou moins adaptés à telle ou telle tâche photographique, mais dont aucun ne signifie la "mort" de l'autre! Je comprends que certains, pour des raisons strictement financières, doivent faire un choix, et s'ils choisissent l'hybride pour de bonnes raisons et abandonnent Nikon ou Canon, eh bien bravo à eux: ils ont choisi le meilleur outil pour leur propre style, puisqu'ils ne pouvaient en conserver qu'un. Mais de grâce, que l'on cesse de dresser une "tribu" contre l'autre, il existe de bien meilleures manières de mettre en valeur son talent que de vanter ses propres choix techniques aux dépens de ceux des autres. Imaginez deux écrivains qui s'étriperaient en prétendant que le stylo à plume de l'un est supérieur au feutre du second, et vice versa? Eh bien, dans le non-débat reflex versus hybride, on en est là, et c'est navrant.

Et, s'il vous plaît, un peu de retenue, sachons raison garder, et pénétrons-nous bien de l'idée que l'outrance, loin de contribuer à propager nos convictions, ne fait que nous discréditer nous-mêmes, ainsi que les idées que nous prétendons défendre.

mercredi 16 juillet 2014

Déçu par Billingham

J'ai expliqué dans un article précédent (http://drobert-photo.blogspot.fr/2014/06/le-graal-du-sac-photo-ideal.html) pourquoi je n'avais pas l'intention d'emporter en vacances dans quelques jours mon Billingham Hadley Pro récemment acquis, et pourquoi j'allais lui préférer un bon vieux sac à dos Eastpak. Eh bien, j'ai voulu donner encore une chance au Billingham et je l'ai emporté le weekend dernier pour un court séjour à Paris, chargé du Fuji X Pro 1, des quatre objectifs Fuji qui complètent mon "kit vacances", et de la cellule Sekonic L 758... et cette nouvelle expérience a confirmé mes conclusions précédentes!

Il est certain que ce Billingham est superbement fabriqué et fini, et qu'il a un look admirable d'élégance discrète. Ces qualités ne peuvent pas sérieusement être remises en question. Cela étant, outre le problème du portage à l'épaule moins confortable que celui d'un sac à dos, j'ai trouvé, à l'usage, le système de fermeture du Billingham difficile à manœuvrer, que ce soit à l'ouverture ou à la fermeture. D'accord, c'est une bonne nouvelle pour lutter contre un éventuel pickpocket; d'accord, cela garantit contre les ouvertures accidentelles; et d'accord, les pattes de cuir qui assurent la fermeture prendront, avec le temps, du jeu et de la souplesse les rendant plus faciles à manipuler. Néanmoins, même en les imaginant moins résistantes, ces pattes sont difficiles à manœuvrer, il y faut les deux mains et il faut prendre le coup... Je n'y étais pas parvenu après plusieurs dizaines d'essais, et je n'ai rien de spécialement maladroit.

De plus, les poches frontales elles-mêmes, qu'un gros bouton-pression de qualité permet de clore (plus ou moins), sont elles aussi difficiles à manœuvrer. Peut-être qu'archi-pleines, ce serait plus facile, mais les bourrer n'est pas forcément le but du jeu, et quand elles sont à moitié vides, il faut là aussi deux mains pour les fermer, et souvent deux mains pour les ouvrir, car les boutons-pression sont, certes fort solides, mais également bien résistants à faire jouer...

Tout cela n'est pas simple et je me suis vu dans un coin perdu de Cappadoce, bataillant avec les fermetures de mon sac-photo sous un soleil de plomb, tout en me languissant de ma bouteille d'eau qui n'avait pu trouver place dans mon élégant Billingham...

La décision est donc prise: le Billingham sera relégué au placard, dans l'attente de lui trouver un usage plus adapté, et pour ne pas être en déficit d'élégance en emportant mon vieil Eastpak de cuir noir qui a pas mal vécu, j'ai fait l'acquisition de son frère jumeau en cuir beige, dernier exemplaire d'un type qui ne sera plus fabriqué, et lui aussi magnifique...



Bonnes vacances à tout le monde, avec le sac-photo qui vous convient !