mardi 9 juillet 2013

Sarkozy-Tapie-Berlusconi, même combat ?



Au-delà de l’évident fossé qui sépare ces deux hommes, j’ai été frappé de constater à quel point la réaction de Sarkozy, face à une décision juridictionnelle, était strictement identique à celles que Berlusconi a eues à chaque fois que la justice de son pays l’a condamné pour l’une des multiples raisons pour lesquelles il a été poursuivi, une fois qu’il n’a plus été en mesure de faire voter des lois d’auto-amnistie à intervalles réguliers. Cette réaction, c’est : « haro sur les méchants juges qui font partie d’une cabale visant à m’abattre et (à peine sous-entendu) à empêcher la démocratie de fonctionner ! »

Il est quand même incroyable qu’ayant été pris la main dans le sac par la Commission des comptes de campagne, et juridictionnellement sanctionné par le Conseil constitutionnel (pas le tribunal d’instance du coin, tout de même), le premier réflexe de Sarkozy (directement ou par sbires interposés) ait été de s’en prendre à ses juges, au lieu de faire amende honorable pour la faute qu’il avait évidemment commise !

Son excuse ? « Mais je n’ai dépassé que d’un tout petit peu…! » Au-delà de l’appréciation subjective du « petit peu » en question, les magistrats connaissent bien ces chauffards qui sont passés « un petit peu au rouge » ou qui ont « juste un petit peu » grillé le stop. Verra-t-on demain un meurtrier clamer qu’il a « à peine tué » sa victime ? Absurde. La règle de droit existe, et la loi dit que si on ne la respecte pas, on est sanctionné de telle et telle manière. La loi doit être appliquée, et de la même manière pour tous, Sarkozy comme les autres. Et comme Berlusconi. Que n’aurait-on entendu les ténors de la droite si Cahuzac avait osé chougner « Mais ce n’était qu’un tout petit compte… Et puis, ce n’est même pas de l’argent de la drogue… »

Au-delà de la puérilité du comportement, bien caractéristique de celui qui, investi de la dignité de Président de la République, n’avait pas su se retenir d’invectiver in quidam d’un minable « casse-toi, pauv’ con ! », cet incident, qui ne grandit vraiment pas son protagoniste, me conforte dans le sentiment que je n’ai pas envie d’avoir à nouveau, dans l’avenir, un mal élevé comme Président. Si François Fillon se présentait, là les choses seraient bien différentes…

Mise à jour du 11 juillet :
Ce matin sur France-Info, en voici un autre qui dénonce lui aussi "l'acharnement des juges" contre lui... en l'occurrence, l'inénarrable Nanar (Tapie). À mettre dans le même sac que Sarko, décidément.

vendredi 5 juillet 2013

Fuji X-Pro 1 : une nouvelle approche photographique



J’ai toujours été Nikoniste —et quand je dis « toujours », je veux dire depuis le milieu des années 70, ce qui ne date donc pas d’hier. Depuis 2006 et mon retour à la photographie que j’avais quelque peu délaissée pendant une dizaine d’années, je me suis toujours efforcé d’acquérir le meilleur matériel autorisé par mon budget : d’abord un D200 et un zoom trans-standard 17-55/2.8, puis un D2xs, puis un des tous premiers D3, un D300, un D700, un D3s, le tout complété par la « Sainte Trinité » des 14-24, 24-70 et 70-200, tous en f/2.8. Et aussi un 105 macro, un 50/1.4, un 85/1.4, un 135/2 DC, un merveilleux 200-400/4, un 85/2.8 à décentrement et bascule, aujourd’hui remplacé par un 24 mm ejusdem farinæ, plus toute une panoplie d’accessoires divers.

Bien évidemment, tout cela ne tient pas dans mon gros sac à dos Kiboko, et même si cela tenait, il serait bien trop lourd à porter pour des marches de plus de quelque centaines de mètres (et probablement moins sous le soleil estival et quand ça monte…!).

Ce matériel est irremplaçable et je ne songe d’ailleurs nullement à le remplacer. La robustesse de mes D3, leur fiabilité par tous les temps, leur exposition parfaite, leurs performances en très basses lumières  et leur auto-focus éclair sont sans équivalent sur le marché, et pour la plupart de mes « opportunités photo » je ne les échangerai pour rien au monde. La plupart du temps je prends un des D3, parfois les deux ; quand il faut faire léger ou plus discret, je prends le D700. La méthode est parfaitement rôdée, les check-lists sont au point, et je peux si nécessaire manipuler sans erreur tous ces boîtiers en pleine obscurité, y compris lorsqu’ils s’agit de changer d’objectif.

Seulement, voilà, et même si cela me chagrine de l’avouer : lorsque je pars en vacances, sans but précis, ou que je sors tout simplement de la maison sans projet photographique particulier, il m’arrive souvent de ne prendre aucun de ces matériels, afin de ne pas m’embarrasser pour rien. J’ai donc commencé il y a quelque temps déjà à rechercher des solutions alternatives qui me permettraient d’économiser du volume et du poids sans (trop) sacrifier les performances et la qualité d’image à laquelle je suis attaché. Le Leica étant absurdement hors de prix, et offrant surtout des performances somme toute fort médiocres eu égard audit prix, je me suis intéressé à nouveau système développé par Fuji sous le nom de « gamme X ». Ne pouvant renoncer au concept de viseur optique, j’ai suivi avec attention les progrès du vaisseau-amiral de cette gamme, le X-Pro 1, depuis les premiers essais jusqu’aux plus récents firmwares qui ont considérablement amélioré les performances du boîtier en ce qui concerne l’autofocus, l’écrire des données sur la carte, etc.

Bien conscient des multiples défauts du petit frère X100, j’ai vu avec satisfaction sortir le X100S, qui semble-t-il l’améliore considérablement. Tout aussi conscient des faiblesses du X-Pro 1, j’ai longtemps attendu l’annonce du X-Pro 2, et voyant arriver les vacances d’été sans que rien ne se profile à l’horizon, j’ai décidé de sauter le pas et d’acheter un X-Pro 1 d’occasion, pour limiter les dégâts au cas où, ainsi qu’un 35/1.4 (c’est l’équivalent du 50 mm sur capteur plein format), un 18/2 (équivalent 28 mm) et un zoom téléobjectif 55-200 mm, hélas ! à ouverture glissante. De meilleures optiques seront sans doute disponibles dans l’avenir puisque plusieurs fabricants s’intéressent à cette gamme, en particulier Zeiss, qui vient de sortir plusieurs objectifs dont les performances ne semblent toutefois pas véritablement supérieures à celles des excellents objectifs Fuji à focale fixe.

C’est donc une réorientation fondamentale par rapport aux reflex dont j’ai toujours eu l’habitude… Je vous tiendrai au courant des résultats pratiques de l’expérience sur ce blog