lundi 23 novembre 2020

Décapiter les pensions des retraités, quelle mauvaise idée!

 Depuis début 2020, ma femme m'a abonné au Point. Ce fut un de mes cadeaux de Noël. Malheureusement, au cours de cette année, j’ai trouvé que l’orientation du journal, ainsi que la qualité des articles, se dégradait, devenait inégale. Récemment, Le Point a ouvert ses colonnes à une scandaleuse diatribe du fils Jardin, soucieux d’essayer de se hisser (sans y parvenir) à la hauteur de son défunt père (un peu comme le fils Bedos, si vous voyez ce que je veux dire...), diatribe anti–masques qui m’a outré, tant elle constituait un véritable appel à la désobéissance et à la rébellion, dont le pays n’a certes pas besoin, surtout en ce moment!

Cet article était d’ailleurs susceptible de recevoir une qualification pénale et de faire l’objet de poursuites, même si ce nain de Jardin, retombé depuis dans un silence qui nous fait des vacances, ne mérite sans doute pas toute cette attention.

Cependant, le fait que Le Point l’ait admis dans ses colonnes, et lui ait donné de l’écho, m’a suffi pour annoncer à ce journal que je ne renouvellerais pas mon abonnement et me contenterais désormais de lire les contenus gratuits accessibles en ligne.

 Toujours est-il que, ce matin, j’ai pris connaissance d’un nouvel article d’un des éditorialistes, un certain Julien Damon, qui proposait de réduire de 10% les pensions de retraites pour «combler les déficits sociaux», au motif que les retraités «choyés» auraient un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs.

Ta «bonne idée», mon petit Damon, est foireuse et honteuse. Elle est aussi la preuve de ta myopie économique et sociale, et prouve que tu ferais mieux de te limiter aux chiens écrasés.

Première raison: «choyés», les retraités? Oublies-tu, petit Damon, les coups de rabot déjà subis par les retraites depuis des années, et leur désindexation qui fut un des points de départ du mouvement des Gilets Jaunes? Tu as décidément la mémoire bien courte, pour ne pas te rappeler qu’on a déjà tapé à de nombreuses reprises sur les retraités, dans un passé récent!

Deuxième raison: les retraités sont aussi des consommateurs, neuneu de Damon! Tu réduis leurs retraites, tu amputes leur niveau de vie, ils se replient sur eux-mêmes et tu les coupes encore davantage de la société, bref ils dépensent moins et c’est autant d’argent qui n’entre plus dans le circuit économique... Est-ce bien là un coup gagnant, alors même que le moteur de la consommation est tellement nécessaire?

Troisième raison: tu amputes les retraites, petit Damon, et ce faisant, non seulement tu prives le pays de recettes de TVA puisque les retraités consomment moins, mais tu diminues aussi mécaniquement le produit de tous les impôts et taxes (IRPP, cotisations coailes, CSG et autres...) assis sur les revenus des retraités. L’eau du tuyau d’arrosage, que tu viens de te prendre en plein museau, n’est pas trop froide, j’espère?

Quatrième raison: comme tu n’a pas hésité à l’écrire, car c’est, hélas! la triste vérité, l’épidémie de COVID a principalement frappé les personnes âgées. C’est dans ces tranches d’âge qu’on trouve le plus de décès. Tous ces décès font déjà, hélas! encore, autant de retraites en moins à payer. Ne trouves-tu pas que les retraités ont déjà assez «cotisé» comme ça?

Si véritablement la plume te démange, et que tu brûles de faire un peu de provocation, écris donc comme il serait plutôt judicieux que, sous l’égide des Nations-Unies, un mécanisme de réflexion se mette en place afin de voir comment la Chine, assise sur d’immenses réserves de change (du fric, quoi!), pourrait envisager de compenser financièrement les préjudices qu’elle a fait subir au reste des pays du monde avec ce «virus chinois» —car c’est bien là une des seules choses pour lesquelles cet autre grand neuneu qu’est Trump avait raison: ce virus était chinois, et il serait plus utile que la communauté des États s’interroge sur les manières d’en tirer les conséquences financières que la morale impose, plutôt que de songer à s’en prendre une fois de plus aux retraités, qui ont déjà payé le prix fort.

 

 

 

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