mercredi 22 février 2012

La magie des masques vénitiens

Je suis, vous le découvrirez si vous me faites le plaisir de suivre un peu ce blog, amoureux de Venise. J’en reparlerai. Dès lors, en tant que photographe, comment ne pas m’intéresser à cette manifestation visuellement hors du commun qu’est le Carnaval, et plus particulièrement les costumes vénitiens ?

L’art du costume vénitien, qui remonte à plusieurs siècles, a pour but, rappelons-le, la dissimulation : on cherche à cacher qui l’on est, à passer pour un autre… voire pour une autre puisqu’aussi bien la règle de base du véritable costumé vénitien est qu’une fois revêtu de son costume, plus aucun centimètre carré de peau ne doit être visible —ce qui autorise, sous les lourds tissus, tous les stratagèmes.

Le Carnaval de Venise comporte aussi de nombreux aspects bien moins artistiques, beaucoup plus mercantiles (mais Venise a toujours été une cité de marchands, et ce n’est pas d’hier que l’on y tond le touriste peu avisé) et nettement moins savoureux, comme tous les événements de masse de par le monde, l’être humain moyen étant ce qu’il est… Mais pour ma part, en dépit des bousculades avinées et des incivilités que l’on fait aux photographes comme aux costumés, je persiste à aimer ce Carnaval et à y retourner régulièrement, tout comme je fréquente aussi certains autres carnavals « dits vénitiens » qui se déroulent en-dehors de Venise mais permettent aux costumés, qui investissent tant de temps, de talent et d’argent dans la confection de leurs atours, de « rentabiliser » un peu plus cet investissement en paradant dans d’autres villes, comme Annecy ou Martigues, pour la plus grande joie des spectateurs.

La première photo ci-dessous a été faite en février 2009, lors de mon premier Carnaval vénitien. Les photographes « qui savent » et les costumés se retrouvent très tôt le matin, avant le lever du soleil, en certains endroits, afin de faire des séances de prises de vues avant l’arrivée des premiers touristes (les « touristes », ce sont toujours les autres, en pareil cas, n’est-ce pas ? :o) ). En février, la lumière est rare, mais l’ambiance m’a paru bien correspondre à l’aspect presque fantomatique de ce costumé. La photo a été faite avec un zoom 70-200 mm à pleine ouverture (f/2.8) pour bien flouter l’arrière-plan (pas vraiment le choix non plus, du fait du peu de lumière), à 800 ou 1000 ISO.




La seconde photo prend le parti exactement inverse : autant celle ci-dessus était low key, autant celle-ci est high key (c’est-à-dire baignée de hautes lumières volontairement saturées). Il faut dire qu’elle a été prise à Martigues, au bord de la Méditerranée, un jour de grand soleil de septembre 2011, avec un objectif 135mm à f/4. J’ai choisi ces deux photos très éloignées l’une de l’autre pour montrer comment, selon moi, les magnifiques costumes vénitiens peuvent être exploités photographiquement dans toutes sortes d’ambiances, et s’y adaptent parfaitement


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