mercredi 13 septembre 2017

Fuji v. Nikon


J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer sur ce blog qu’il y a quelques années, et dans la perspective de voyages de plein été en Grèce et en Turquie, où je savais que j’allais devoir faire face à de fortes chaleurs que je supporte moins bien qu’il y a dix ans (!), j’avais décidé de faire l’acquisition d’un kit construit sur la base d’un boîtier hybride (ou mirrorless, comme on dit en anglais, pour différencier ces systèmes d’avec les appareils reflex), plus petit, donc moins encombrant et surtout moins lourd que mon Nikon D810, lui-même déjà en progrès par rapport aux boîtiers professionnels, type D3 ou D3S, que je trimballais auparavant.

J’ai donc acheté un boîtier Fuji X-Pro 1 avec quelques objectifs à focale fixe et un zoom, le 55-200 mm à ouverture glissante. A fur et à mesure que la batterie des objectifs disponibles s’étoffait, j’ai complété et affiné ma propre sélection, et quand le X-Pro 2 est sorti, je l’ai également acquis et j’ai profité de toutes les mises à jour que Fuji fait au titre du kaizen, et pour lesquelles il faut chaleureusement féliciter la marque, qui est bien la seule à pratiquer cette politique généreuse.


J’ai acheté et utilisé les deux kits, Nikon et Fuji, avec une totale bonne foi. Même si je n’ai jamais envisagé d’abandonner Nikon (le capteur 36 mégapixels du D810 reste irremplaçable —sauf par celui du D850 qui vient de sortir— et la brochette d’objectifs demeure inégalée, et Fuji en est encore très loin), j’étais tout-à-fait prêt à utiliser le kit Fuji pour les besoins courants, et notamment dans les cas où légèreté, discrétion, compacité étaient des facteurs essentiels.

Je dois dire que moi, pour qui la qualité d’image compte avant tout (dynamique, piqué, fidélité des couleurs), j’ai été gâté avec Nikon. Ne travaillant plus depuis quelques années qu’avec des focales fixes, les 24/1.4, 35/1.4, 85/1.4 sont des outils exceptionnels, et je les ai complétés par des focales Voigtländer et Zeiss absolument remarquables. Des objectifs comme le récent 19mm f/4 à bascule et décentrement sont également introuvables chez Fuji, pour le moment. Cela dit, j’ai été très satisfait par la qualité du capteur X-Trans de mes deux boîtiers Fuji, ainsi que par la qualité optique des objectifs Fujinon.

Toutefois, je ne cacherai pas qu’à regarder dans le détail, la dynamique du capteur Fuji ne me semble pas tout-à-fait au niveau du capteur du D810 (qui est un plein format, évidemment), et que le piqué Fujinon n’est pas absolument au niveau des meilleurs Nikkor, ni de mes objectifs germano-japonais susmentionnés. Il est difficile de dire de manière précise et détaillée ce qui pèche, et d’ailleurs, objectivement, quand je regarde mes photos faites au Fuji, je les trouve très bonnes (techniquement, s’entend !)… mais je demeure malgré tout convaincu que la qualité générale, tout en étant excellente, n’égale pas ce que j’aurais pu obtenir avec le Nikon.

Je n’hésite cependant pas à emporter le kit Fuji, la meilleure preuve étant d’ailleurs que c’est celui que je vais emporter pour un long week-end à Amsterdam cette semaine : X-Pro 2 et objectifs 15mm f/1.4, 23mm f/1.4, 56mm f/1.2 et 90mm f/2. Je laisse à la maison le 35mm f/1.4.

Il faut aussi ajouter, en ce qui concerne les flashes, et notamment les flashes de studio ou monolights, que Fuji ne bénéficie pas du tout d’un support de même niveau de la parts des fabricants tiers. Non seulement le système des flashes Nikon fonctionne merveilleusement avec les boîtiers de la marque, mais encore les fabricants tiers commercialisent-ils tous leurs matériels dans des versions compatibles Nikon. Pour Fuji, c’est (encore) beaucoup moins évident, mais avec les récentes annonces en rafale du support de Profoto, Broncolor, Elinchrom ou Godox, il faut espérer que Phottix (mon fournisseur
) s’y mette aussi sans tarder.

En définitive, le Fuji X-Pro 2 est un plaisir à utiliser, parce qu’il émule les modes de réglage des appareils télémétriques du bon vieux temps, avec des contrôles mécaniques sur le boîtier, tout en apportant les multiples perfectionnements de la technique d’aujourd’hui, qui font que bien des Leicaïstes admettent que ce boîtier fait mieux, dans la plupart des domaines, que les bijoux hors de prix de leur marque préférée.

Je redonnerai mon ressenti au retour d’Amsterdam, après avoir vu les images faites là-bas… mais au fond de mon cœur, je sais bien que ce que j’attends surtout, c’est le vrai mirrorless de Nikon, avec un capteur plein format, dont le moulin à rumeurs commence à nous susurrer qu’il pourrait bien apparaître, ou au moins être annoncé, d’ici quelques mois…

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